Chères lectrices et chers lecteurs de nos bulles culturelles, voici la dernière d’entre elles car l’équipe de la Maison de Banlieue et de l’Architecture se consacre désormais à la réouverture de l’exposition que nous espérons pouvoir vous annoncer prochainement.
Nous vous remercions pour votre assiduité et vos réactions à ces 19 bulles produites tout au long de ces semaines de confinement.
Nous remercions également les auteurs qui ont contribué à l’écriture de ces bulles, l’association Cinéam et l’Ecole et espace d’art contemporain Camille Lambert, mais aussi ceux qui, grâce à leurs articles dans les cahiers de la Maison de Banlieue et de l’Architecture, nous ont fourni le matériel nécessaire à leur rédaction : Marie-Claire Roux, Serge Bianchi, Cloé Fraigneau, Alexis Linge et Viviane André du CAUE 91, Hélène Pavamani, Isabelle Neuviale et la société historique de Vitry-sur-Seine.
Nous arrivons à la fin de ces bulles mais le voyage sur la Seine continue et nous vous accueillerons avec plaisir prochainement dans l’exposition, « Banlieue sur Seine. Histoire et devenir des usages et paysages du fleuve ». Nous vous tiendrons informés de la date de la réouverture.
Bonne lecture !
A quoi fait référence le titre de l’opération Destination Seine ?
Destination Seine est un projet de reconquête des baignades dans la Seine proposé dans le cadre de l’organisation des Jeux olympiques de Paris en 2024. Le conseil départemental de l’Essonne, épaulé par le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE 91), a lancé ce projet de création de zones de baignade dans le fleuve en 2018. D’autres départements traversés par la Seine en amont de Paris ont entamé une réflexion similaire, comme le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne. Des prélèvements sont effectués annuellement dans neuf communes du département de l’Essonne. Parmi elles, deux pourraient atteindre une qualité d’eau suffisante pour permettre une baignade dès 2024, Etiolles et Corbeil-Essonnes.
S’il est interdit de se baigner dans la Seine à Paris depuis 1923, la baignade a perduré en banlieue jusque dans les années 1960. Des baignades existaient notamment à Athis-Mons, Ris-Orangis et Corbeil-Essonnes. Un arrêté préfectoral du 20 juillet 2017 interdit cette pratique en Essonne en raison de la qualité bactériologique de l’eau, de l’augmentation du trafic fluvial et de l’envasement. La qualité de l’eau de la Seine n’a cessé de s’améliorer depuis les années 1970 mais les réglementations sanitaires et la surveillance de la qualité de l’eau sont devenues plus strictes.
Où a été prise cette photographie ?
Il s’agit de la plaine alluviale du Coudray-Montceaux.
Au-delà de la baignade, il s’agit de redonner à la Seine une place dans la ville et une visibilité auprès des habitants et de rendre accessibles les loisirs dans, sur et autour du fleuve : pêche, aviron, navigation, cyclisme… Des championnats de pêche sont régulièrement organisés à Evry. La Société nautique de la haute Seine, créée en 1912 et installée à Draveil près du pont de Juvisy, est l’un des multiples clubs d’aviron encore présents sur la Seine. Il organise tous les ans un championnat de l’Essonne, durant lequel le trafic des péniches est arrêté. Des berges sont aménagées et la faune et la flore reprennent petit à petit leur place mais longer le fleuve à pieds ou à vélo n’est pas encore entièrement possible. Certaines zones sont en effet inaccessibles aux piétons et aux cyclistes qui doivent traverser ou de s’éloigner de la rive. La Scandibérique, itinéraire cyclable reliant la Norvège à l’Espagne passe en bord de Seine mais n’est pas praticable en continu. La Seine s’inscrit également dans un ensemble naturel plus vaste, composé de ses différents affluents, comme l’Orge, la Marne ou l’Essonne, de lacs et de darces, mais aussi d’espaces boisés, à prendre en compte dans les projets d’aménagement.
Merci à Alexis Linge et Viviane André du CAUE 91 pour leur article dans le cahier Banlieue sur Seine. Histoire et devenir des usages et paysages du fleuve qui a servi de base à la rédaction de cette bulle.