Nouvelle bulle culturelle n°3

La Maison de Banlieue et de l’Architecture vous donne rendez-vous tous les samedis pendant le confinement avec ses nouvelles bulles culturelles, pour en découvrir plus sur le patrimoine de banlieue et de ses « villes d’art Modeste et d’histoires Simples ».


Nouvelle bulle culturelle n°3

La petite Italie

Quelle ville de la banlieue essonnienne a été surnommée « la petite Italie » ?Dans les années 1930, la ville de Grigny fut surnommée « la petite Italie » ou « le nouveau Schio ». Ces surnoms étaient liés à la forte présence de carriers italiens installés dans le nord de l’Essonne depuis la fin du XIXe siècle et travaillant à l’extraction de la pierre meulière. Certains panneaux d’indication et enseignes étaient d’ailleurs bilingues.

Charles Piketty, dont l’entreprise exploitait notamment la meulière à Grigny, Viry-Châtillon et Morsang-sur-Orge, était d’origine italienne et a fait venir, en leur proposant un billet de train et un contrat de travail, nombre de carriers piémontais.Dormant au départ sous des tentes ou dans des cabanes en bois sur le chantier, ils emménageront dans des cantines qui comprennent des dortoirs, un réfectoire mais aussi, pour certaines, une épicerie ou une buvette. Si les carriers vivent principalement seuls, les familles sont de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que la situation se stabilise. Quelques-unes sont accueillies dans les cantines. D’autres sont logées par la société Piketty dans d’anciens wagons à bestiaux installés à proximité de l’aqueduc de la Vanne, puis dans cinq pavillons en meulière. A partir des années 1930, les familles s’installent dans le village de Grigny dont ils représentent la moitié des habitants.

Carte postale, vers 1910
A gauche : Un « pavillon Moretti » avec des maçons italiens à Athis-Mons. 
Photographie, 1934
A droite : Transformée en auberge, la ferme de Contin loge des Italiens.
Carte postale, vers 1930

Avec la fermeture des carrières, de nombreux carriers se sont reconvertis dans les métiers du bâtiment, participant pleinement à la construction des villes de banlieue et notamment des pavillons en meulière.Ce fut notamment le cas à Athis-Mons, Juvisy-sur-Orge ou Paray-Vieille-Poste. Certains habiteront la ferme de Contin, alors transformée en auberge.

Pour en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez télécharger notre cahier n°8 L’homme de la meulière. Extraction, mise en œuvre… en Essonne sur notre site Internet.

Val d’Athis-Mons, 2010

Vous trouverez en suivant ce lien la monographie communale de Morsang-sur-Orge rédigée en 1899 et disponible sur le site des archives départementales de l’Essonne. Plusieurs photographies y illustrent cette présence italienne. 

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