La Construction Moderne

 

Pavillon double construit en 1935 à Paray-Vieille-Poste et publié dans « La Construction Moderne ».

Une iconographie très riche, des articles techniques, des rubriques de débat, des architectes de renom… La revue d’architecture La Construction Moderne* est une véritable mine d’informations sur l’architecture contemporaine !

 

« Au XIXe siècle, les productions sur l’architecture qui émanent de la presse générale et spécialisée se comptent en millions de volumes et en dizaines de millions d’images. Cette masse énorme d’imprimés a marqué certainement l’art de bâtir, sans qu’on puisse davantage apprécier le phénomène. Elle défie, en effet, la curiosité de l’historien : comment l’exploiter, pour quels objectifs le faire, qu’en retenir ? » Les Périodiques d’Architecture, XVIIIe-XXe siècle, Recherche d’une méthode critique d’analyse (Jean-Michel Leniaud et Béatrice Bouvier)*.

 

La Construction Moderne fait partie de ce large mouvement. C’est en 1885 que ce  nouveau titre de presse parait, créé et dirigé par un ingénieur de l’école centrale des arts et manufactures, Paul Planat (1839-1911). Il avait auparavant travaillé dans la maison d’édition d’architecture qui éditait La revue générale de l’architecture et des travaux publics de César Daly. Frère de Marcelin Planat, fondateur-directeur de la « Vie parisienne », il s’en inspire pour le format et la vignette de la page de titre de La Construction Moderne, constituée des initiales C et M dessinées de façon géométrique :

 

Hebdomadaire de 1885 à 1939, puis mensuelle et bimestrielle, la revue se termine en 1977. Comme le souligne Alice Thomine (Les tables des matières des revues d’architecture, 1850-1900 in Les Périodiques d’Architecture, référence ci-dessus), La Construction Moderne est pionnière dans la présence d’une table de matières thématiques. Cette table, ainsi que celle d’auteurs, permet de trouver facilement des références relatives à des édifices ou des noms d’architectes. Elle constitue un outil de premier ordre pour la recherche documentaire.

A Maison de Banlieue et de l’Architecture, nous possédons des numéros réunis en 8 volumes. La collection débute avec le volume de la 46ème année (1930 et 1931) et s’achève avec le volume qui couvre la période 1938-1945.

 

Le volume 1930-1931 contient 12 numéros, chacun de 15 pages. Une image en noir et blanc occupe toute la page de couverture sous le titre. Suivent des articles divers de taille variée. Quelques publicités peuvent être présentes. Les articles sont rédigés par des experts : architectes, ingénieurs, décorateurs, et traitent d’actualités artistiques, architecturales, techniques, françaises ou internationales. On y trouvera ainsi un article sur la résistance des bois, ou la présentation d’un salon de coiffure, ou la cité-jardin à Becontree à Londres, ou encore une iconographie abondante sur l’exposition coloniale de Paris.

A noter des articles rédigés par Paulette Bernège, présidente de la ligue d’organisation ménagère, qui propose une présentation très détaillée de l’outillage moderne des buanderies américaines, ou encore une étude de la cuisine et du savoir-faire américain !

On trouvera pour l’année 1931, plusieurs pages consacrées à l’église de Montgeron construite par Henri Vidal.

 

Le numéro 16 (1936) contient l’article « Petite maison construite à Paray-Vieille-Poste, par Marcel Porcher-Labreuille, architecte », rédigé par Emmanuel de Thubert (photo du pavillon ci-dessus). En voici quelques extraits : « On possédait deux parcelles de terrain dans le lotissement de Paray, non loin du champ d’aviation d’Orly et l’on voulait en sortir quelque revenu. On décida de jumeler les pavillons. On avait deux pavillons et une seule bâtisse. L’architecte construisait en béton ses pavillons. Il désirait que ses pavillons fussent protégés contre le soleil et contre la pluie. Contre le soleil il élevait donc un mur en demi-cercle et contre la pluie il lançait au-dessus du perron un porte-à-faux qui vient aux angles de la façade prolonger la toiture. Ce même abri lui permettait d’ouvrir dans le « living-room » une de ces baies d’angle dont les modernes sont si friands. Dans chaque pavillon la chambre principale  et le living-room donne sur la rue (façade à l’est) et sur le jardin (façade à l’ouest) la seconde chambre la cuisine et les WC. Les deux pavillons –béton et enduit- ont été construits en deux mois et demi. Avec sa  toiture-terrasse, corniche visière, la construction de Porcher-Labreuille prend un aspect assez particulier ; ses deux pavillons participent de la couleur locale, ils rappellent les avions d’Orly ».

 

La Construction Moderne a été en partie numérisée par la Cité de l’architecture et du patrimoine (période de 1885 à 1936) et par la BNF (consultables sur data.bnf.fr).

 

C’est aussi en rayon au centre de documentation ! A consulter sans modération !

 

 

*Disponible au centre de documentation, recherche sur le catalogue en ligne

 

 

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