Nous ne saurons sans doute pas quelle est la plus haute tour, la plus longue des barres, la plus sensible des cités, le plus fragile des immeubles, la plus ancienne résidence, le plus vert des quartiers… en sortant de cette exposition et de ce temps fort d’animation sur le thème des « Ensembles assez Grands en Essonne ».
Vous aurez peut-être un autre regard, une autre appréciation sur ces différents programmes de logements collectifs qui ont, depuis la Seconde Guerre Mondiale, après les hectares de développement des quartiers pavillonnaires, colonisé notre sol essonnien. Ce sont des installations qui ont joué en fonction d’opportunités foncières, décidées avec ou sans l’aval des communes concernées ou en bonne liaison avec les quartiers et le réseau ferré existants.
Quel boum démographique, économique, urbanistique fut la période des Trente Glorieuses pour ce morceau de territoire de la Seine-et-Oise qui va devenir l’Essonne en 1964 ! La première révolution fut de trouver enfin un toit digne de ce nom après les meublés insalubres de la capitale, les logements vétustes de la province ou de la campagne, les bidonvilles de la proche couronne ! Il a fallu construire vite, et pas toujours bien, pour que tous ces immigrés de l’intérieur comme de l’extérieur, montant à la capitale, puissent louer ou acheter leur appartement… en banlieue. Les autres révolutions sociales : un travail presque assuré mais souvent loin de l’immeuble, des biens d’équipements électroménagers dans les premières grandes surfaces, le développement de l’automobile, une nouvelle forme de ville aussi … fonctionnelle, des quartiers entiers qui, jusqu’à la ville nouvelle d’Evry, vont littéralement sortir de terre. Combien de nouveaux habitants vont donc, à un moment ou un autre, passer par ces ensembles assez grands qui ne sont pas, en Essonne, les plus grands de la région Ile-de-France ?
Certains bâtiments ont maintenant une cinquantaine d’années et vieillissent bien. D’autres, parfois les plus récents, se sont dégradés. Nos conditions économiques et de vie ont changé. Certains bâtiments sont rénovés et d’autres, qu’il serait plus coûteux de réhabiliter, seront « cassés « .
Nos quatre associations, travaillant chacune à leur manière sur la question de la ville et des » patrimoines » (bâtis, culturels, filmés, etc.), se sont regroupées pour interpréter un morceau de notre histoire contemporaine et s’interrogent pour mieux aborder l’avenir.
Réalisation : Maison de Banlieue et de l’Architecture, Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement de l’Essonne (CAUE 91), Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne (CRPVE), Cinéam, 2005.
Présentation à la Maison de Banlieue et de l’Architecture : du 11 mai au 21 décembre 2005.
Description : 11 Panneaux, 90 x 190 cm, supports et œillets.
Publication : Cahier n° 11 de la Maison de Banlieue et de l’Architecture, éponyme. En savoir +
Film : « Ils ont filmé les grands ensembles », Cinéam. En savoir +
Autour de l’exposition : visites, conférences, randonnées urbaines… En savoir +
Conditions de prêt : signer une convention, adhérer à la Maison de Banlieue (27 €), assurer l’exposition, prendre en charge le transport. Prêt gratuit.
Renseignement / réservation : Esther Montanes – 01 69 38 07 85 – mail