Bonne lecture !
Que fabrique-t-on ici ?
Ce sont les grands moulins de Corbeil qui sont représentés sur cette photographie, on y fabrique donc de la farine. Entre 1928 et 1986, y furent également fabriquées des pâtes alimentaires.
Profitant de la confluence de la Seine et de l’Essonne, le premier moulin s’installa à Corbeil au XIIe siècle. Il sera reconstruit, agrandi et modernisé à de nombreuses reprises jusqu’à devenir le moulin le plus puissant du monde en 1905 (8 500 quintaux de farine moulus par jour). Les grands moulins de Corbeil changeront régulièrement de propriétaires et seront exploités de 1830 à 1881 par la famille Darblay, également propriétaire de la papeterie du même nom.
En 1893, l’architecte Paul Friesé construit un silo et la tour élévatrice, inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1987. Paul Emile Friesé (1851-1917) est l’architecte de nombreux ouvrages industriels en vallée de Seine, comme la papeterie Darblay et l’usine et la cité ouvrière pour les papiers-peints Leroy à Saint-Fargeau-Ponthierry en Seine-et-Marne. Il a aussi travaillé à la construction de la distillerie-malterie Springer à Maisons-Alfort et de sa succursale à Ris-Orangis, qui se trouve à l’emplacement actuel de l’éco-quartier des Docks de Ris, ancien dock des alcools, et donc à proximité de la Seine et de la gare de Ris.
D’où vient le mot « corbillard » ?
Le mot « corbillard » dérive de « corbeillard », un coche d’eau qui transportait le pain depuis Corbeil, où se trouvait de nombreux moulins, vers Paris, dès le XIIIe siècle. Il fut réquisitionné pour évacuer les cadavres lors d’une épidémie proche du choléra qui frappa Paris en 1798.