Bulle culturelle n°11

Carte postale, 1910. Collection Jean-Yves Jolivet.

Vers quel événement ces promeneurs se dirigent-ils ?

Ces promeneurs descendus aux gares de Juvisy et d’Athis-Mons sont venue assister à la fête des pêcheurs de Juvisy.

La fête des pêcheurs était un concours de pêche à la ligne mais aussi l’occasion de pique-niquer ou de déjeuner dans les différentes guinguettes, de se promener, de faire du canotage. Celle qui fut organisée à Juvisy-sur-Orge en 1898 a nécessité l’intervention du conseil municipal auprès du maire d’Athis-Mons afin que ce-dernier demande à la compagnie du chemin de fer d’Orléans d’ajouter exceptionnellement un arrêt du train à minuit. Cet arrêt à un horaire inhabituel, plus tardif que les dimanches ordinaires, devait permettre aux participants du concours et du banquet qui avait suivi de rentrer à Paris.

L’arrivée du chemin de fer au milieu du XIXe siècle a réduit fortement les temps de trajet entre Paris et la banlieue. La diminution du prix des billets à partir de 1892 a permis à une population plus large d’employés et d’ouvriers de profiter des bords de Seine le dimanche. Les quais de Seine étaient devenus des lieux de loisirs et de promenade. Des « trains de plaisir » desservaient Ablon-sur-Seine, Athis-Mons, Juvisy-sur-Orge ou encore Ris-Orangis et pouvaient être empruntés avec des billets utilisables du vendredi au lundi. Le train des pêcheurs démarrait à 2h du matin. S’ajoutent alors aux maisons de villégiature sur le coteau de Mons et sur les bords de Seine, des cabanons de pêche.

Carte postale, 1910.

Que proposait l’établissement « Au bon pêcheur » à ses clients ?

De nombreux établissements, des guinguettes, ouvrent à la Belle époque. Parmi eux, la maison Colas à Ris-Orangis, la cabane Bambou à Evry, le Bellevue à Corbeil, chez Roth et Au bon pêcheur à Athis-Mons, la Petite vitesse à Juvisy-sur-Orge ou le Gibraltar à Draveil. On y mange, on y danse mais on peut aussi y louer des barques pour se promener sur le fleuve. La Seine était alors plus facilement accessible, les quais ayant été surélevés suite à la crue de 1910. Certains de ces établissements, comme le Gibraltar ou Roth, désormais Goerger, existent encore.

De nombreux loisirs se développent ainsi sur les bords de la Seine : la pêche mais également la baignade et les sports nautiques. Le cercle des sports de la Haute Seine est créé en 1907 à Draveil. Un club d’aviron y organise, encore aujourd’hui, des régates. Les sports nautiques sont popularisés après les jeux olympiques de 1924 puisqu’une partie des épreuves s’étaient déroulées sur la Seine. De la même façon, en vue des jeux olympiques de 2024, la réouverture de baignades dans la Seine est envisagée.

Merci à Marie-Claire Roux pour son article dans le cahier Banlieue sur Seine. Histoire et devenir des usages et paysages du fleuve qui a servi de base à la rédaction de cette bulle, ainsi qu’à Jean-Yves Jolivet pour le prêt de la carte postale utilisée en illustration.

2 commentaires

  1. Louis Claudine dit :

    Merci, c’est très intéressant ! Je vais chercher sur les communes séquanaises des Yvelines pour voir si cette fête était respectée par ici. Les J.O. de 1924 ont eu lieu pour l’aviron à Meulan-Les Mureaux.
    Juste… Il y a deux éléments importants qui ne sont pas mentionnés et pourtant …! Devinette !
    Claudine L. Flins sur Seine

  2. Isabelle CALMELS dit :

    Merci beaucoup pour vos bulles… de l’oxygène culturel pour tous!

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