Supermarché Auchan (ancien Suma puis Atac) : la plus vaste grande surface du secteur en 1962
Quartier du Noyer-Renard, avenue de Morangis 91200 Athis-Mons
Histoire du commerce
1958 : début de la construction de la cité du F.F.F. (Foyer du fonctionnaire et de la famille)
1960 : installation des premiers habitants
1962 : ouverture du magasin SUMA
1964 : ouverture de petits commerces dans le quartier
1971 : ouverture de l’Euromarché sur la N7 qui concurrence le super marché des F.F.F.
Milieu des années 1980 : ajout d’une galerie à arcades accueillant des commerces à coté du supermarché
Années 2000-2010 : rénovation urbaine du quartier
2011 : déplacement du supermarché dans un local plus petit au rez-de chaussé d’un nouveau bâtiment d’habitation
2012 : destruction de l’ancien supermarché.
Urbanisme et architecture
L’émergence de la préoccupation d’équipement commercial de la banlieue apparaît à la fin des années 1950 avec la construction de nouveaux quartiers d’habitation, en particulier les grands ensembles pour lesquels il est prévu dès la conception des petits centres commerciaux. La fin des années 1950 voit également le développement des supermarchés. En 1961, on en compte déjà 108 en France.
Le supermarché de la Cité des F.F.F. avait une architecture originale en raison de l’utilisation d’un procédé constructif particulier mis au point par l’ingénieur Jawerth. Les architectes Claude Parent (pour le groupe Gulet-Turpin), Raymond Graveraux, Claude Marty et Jean Heckly ont su utiliser les possibilités spatiales offertes par ce procédé technique afin de dégager une surface au sol la plus vaste et libre possible. Libéré de la structure porteuse, l’espace intérieur était plus facilement aménageable.
La couverture de l’édifice était composée de bacs d’acier suivant une double inclinaison qui donnait au toit du supermarché sa forme courbée. Afin de soutenir cette structure, une charpente en câbles d’acier tendus a préalablement été mise en place. Elle était stabilisée par des tirants situés en débord de façade (piliers que l’on pouvait voir le long du bâtiment et retenus par les câbles métalliques inclinés). Les efforts de tensions des câbles étaient transmis au sol par des points d’ancrage (blocs de béton inclinés qui dépassaient du sol). Il s’agit du même procédé utilisé pour construire des ponts suspendus (plateau suspendu au câble lui-même retenu par deux piliers et deux points d’ancrage à chaque extrémité). A son ouverture en 1962, ce supermarché était la plus vaste surface commerciale du secteur : une halle de 2300 m², dont 1000 m² réservés à la vente, et un parking de 80 places. Il s’agissait du seul exemple d’architecture commerciale de ce type connu en région Île-de-France. Lors de la rénovation urbaine du quartier Noyer-Renard, une réflexion a été menée sur la place du commerce dans le quartier. Le supermarché de 1962 est jugé trop grand et trop difficile à réhabilité, en particulier en terme d’isolation énergétique. La décision de le détruire est alors prise.
Contexte général
Les rénovations urbaines actuelles remettent en question la forme des grands ensembles et des commerces qui s’y trouvent, en proposant de l’habitat intermédiaire et la réintégration de commerces de proximité. Pendant de nombreuses années, les grands ensembles et les supermarchés ont représenté des innovations et des marques de modernité. Cet exemple met en avant les changements de modèles urbains en banlieue.
Anecdote
Un autre supermarché signé Claude Parent et situé à Ris-Orangis fait l’objet d’une demande de protection au titre des Monuments historiques. Le bâtiment de cet Intermarché, construit en 1970, n’a pas été transformé et est toujours en fonction. Un autre supermarché de Claude Parent, à Sens, a été classé en 2001.
Vers un autre commerce de l’exposition hors-les-murs
N° 2 : Hypermarché Carrefour, Athis-Mons
N° 4 : Boulangerie le Manège des pains, Athis-Mons
Carte et liste des commerces de l’exposition hors-les-murs
Présentation de l’exposition hors-les-murs et liens vers les autres commerces
Crédits iconographiques : (1) Didier Vignot ; (2) Maison de Banlieue et de l’Architecture/Régnier ; (3) Maison de Banlieue et de l’Architecture ; (4) Maison de Banlieue et de l’Architecture, Manon Bélec, photographe ; (5) I3F ;