Cahier n°25: En arrière toutes! Des villes de banlieue dans la Grande Guerre

Comment quelques villes de banlieue, a priori loin du front, ont-elles traversé la Grande Guerre? A Athis-Mons, Juvisy-sur-Orge, Morangis, Paray-Vieille-Poste, Savigny-sur-Orge et Viry-Chatillon peu de traces subsistent dans le paysage. Pourtant ces communes ont été plus touchées que d’autres villes et villages de l’Arrière. En effet, la proximité de Paris, cible de l’offensive allemande à la fin de l’été 1914, la présence de la grande gare de Juvisy et les nombreuses industries des bords de Seine ont amplifié l’impact de la guerre.

Cartes postales, journaux, archives publiques et privées, monuments aux morts… ont servi à retrouver les histoires simples d’habitants projetés dans la grande Histoire. Ceux-ci ont entendu le canon tonner, certains ont même participé au creusement de fortifications du Camp retranché de Paris. Ils ont vu passer en gare de Juvisy des wagons remplis de militaires allant au front ou chargés de canons et de toutes sortes de munitions. Ils se sont émus devant tous ces jeunes soldats soignés dans les hôpitaux improvisés de leurs communes, Juvisy, Viry, Savigny ou Athis-Mons. Femmes et enfants ont pris le chemin des usines où l’on fabriquait les obus. Ils ont attendu les nouvelles du front, le retour du fils, du frère, du mari ou du père; tous ont pleuré devant tant de victimes, malgré la victoire. C’est la vie quotidienne bouleversée par la guerre que ce cahier retrace, hommage à ceux de l’Arrière, trop vieux ou trop jeunes pour combattre, réservistes gardant les voies ferrées, soldats mobilisés dans les usines, femmes soignant bénévolement ou remplaçant les hommes au travail.