N° 4 : boulangerie Le Manège des Pains

Boulangerie Le Manège des Pains : un commerce du quotidien dans un projet de rénovation urbaine

5, rue des Froides-Bouillies 91200 Athis-Mons

Zone de chalandise : le quartier, les communes alentours (Juvisy-sur-Orge, Morangis, Paray-Vieille-Poste…)

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Boulangerie le Manège des Pains, quartier du Noyer-Renard, Athis-Mons, 2015 (1)

Histoire du commerce

1971 : mention d’une boulangerie rue des Froides-Bouillies dans un arrêté fixant la fermeture pour les congés : « Tagnet, rue des Froides Bouillies F.F.F : ne ferme pas », communiqués, 710, 2 juin 1971

Années 2000-2010 : rénovation urbaine du quartier

2009 : ouverture de la boulangerie Le Manège des Pains

2013 à 2015 : prix  des Papilles d’Or décerné par la chambre de commerce et d’industrie de l’Essonne

La question commerciale est intégrée très tôt au projet de rénovation du quartier du Noyer-Renard, qui propose que le rez-de-chaussée des nouveaux bâtiments soit consacré à l’installation de commerces de proximité afin de maintenir et renouveler l’offre commerciale du quartier. En 2009, la société Immobilière 3F fait appel à Thierry Gay, avec qui elle travaille déjà à Chevilly-Larue, pour ouvrir une boulangerie dans le quartier.

Le boulanger est issu d’une famille de boulangers : ses parents et ses grands-parents étaient boulangers. Il a appris le métier dans sa famille, en commençant à travailler à l’âge de 13 ans. « A cette époque, dès qu’on pouvait commencer à travailler, on commençait ! » La boulangerie Le Manège des Pains poursuit cette transmission de savoir-faire en formant des apprentis.  Le métier de boulanger est parfois dur : « Il faut même travailler les week-end et jours fériés. Nous, on doit être dispo quand les autres font la fête !  » C’est pourquoi, il souhaite récompenser l’investissement des apprentis en leur confiant plus de responsabilités au sein de la boulangerie.

La journée de la boulangerie commence à 4 heures du matin. De 4h à 11h-12h, le boulanger et ses employés fabriquent le pain, les pâtisseries et les viennoiseries de la première tournée. Elle doit être prête à 7h pour l’ouverture. La tournée du matin anticipe celle de l’après-midi par la préparation des pains et viennoiseries qui n’auront plus qu’à cuire. Une seconde équipe prend le relais après la pause de midi pour la seconde tournée. En tout, l’équipe est composée de 14 personnes : boulangers, pâtissiers, responsable, vendeurs… Le patron boulanger coordonne et participe aux deux tournées, entrecoupées d’une sieste dans son bureau. Il raconte que si les journées durent plutôt six heures aujourd’hui, elles duraient jusqu’à douze heures lorsqu’il a débuté ce métier. L’usage de machine a permis de réduire le temps de travail. Cependant, de nombreux types de pains sont toujours fabriqués à la main afin de préserver la qualité des productions et le savoir-faire de la boulangerie.

La boulangerie, la pharmacie et le tabac voisins, sont les premiers commerces à s’être réinstallés dans le cadre de la rénovation du quartier. Leur proximité permet de former « un circuit du quartier » : lorsqu’un client vient chercher son journal, il passe en même temps prendre sa baguette.

Enseignes de la pharmacie, du tabac et de la boulangerie aujourd'hui (crédits : collection Maison de Banlieue et de l’Architecture, Manon Bélec, photographe)

Enseignes de la pharmacie, du tabac et de la boulangerie, 2015 (1)

 

Urbanisme et architecture

Le quartier du Noyer-Renard est l’objet d’une opération de rénovation urbaine depuis le début des années 2000. L’intention du projet était d’améliorer le cadre bâti et de rompre avec une image dévalorisée du quartier. Selon le boulanger, il y a encore des moments difficiles et des rencontres parfois tendues avec certains habitants du quartier, mais la mixité sociale qui a été réalisée par le mélange de logements sociaux, locatifs et privés a permis d’améliorer la situation. Des habitants du Noyer-Renard, il dit : « ils me connaissent tous maintenant. Je fais partie du Noyer-Renard, du coup ça engendre de la politesse et du respect ». A propos des clients venant des communes alentour (Juvisy-sur-Orge, Morangis, Paray-Vieille-Poste…), il ajoute qu’ils « avaient du mal à venir au quartier du Noyer-Renard avant ». Le boulanger considère qu’il a pleinement réussi à installer son commerce au sein du quartier.

La place du piéton dans le projet de rénovation urbaine a été particulièrement réfléchie (création de voie piétonne et requalification de l’espace public), ce qui facilite l’accès au commerce pour une clientèle locale. L’accessibilité piétonne et la communication visuelle entre les différentes enseignes et l’espace public participent à créer un pôle commercial bien identifiable. On y trouve également une enseigne de grande distribution, une poste, une librairie, un traiteur et un opticien.

 

Historique du quartier

Années 1920-1930 : les lotissements pavillonnaires remplacent les terres agricoles du plateau d’Athis-Mons

1958 : début de la construction de la cité du F.F.F. (Foyer du fonctionnaire et de la famille) sur un terrain agricole

1960 : arrivée des premiers habitants

1961 : inauguration de l’aérogare d’Orly. La proximité de l’aéroport limite le nombre d’étage des immeubles du F.F.F.

1962 : 1268 logements ont été construits en quatre ans, ouverture du supermarché Suma

1989 : réhabilitation des intérieurs et des façades des immeubles d’habitation

1990 : développement social du quartier (DSQ) à l’initiative de la municipalité et travail de mémoire réalisé par le centre culturel (« J’ai la mémoire qui planche… »)

2000 : début de l’opération de renouvellement urbain

2002 : réaménagement de la place Mendès-France par l’architecte Jacques Coulon, destruction et percements de barres, résidentialisation…

2008 : constructions des nouveaux immeubles de logements rue des Froides-Bouillies

2009 : 38 logements collectifs sociaux, 1 villa urbaine, 10 maisons d’artistes sont réalisés

2012 : destruction du supermarché

2013 : 12 maisons locatives, 20 pavillons locatifs, 16 logements sociaux, 25 logements en accession à la propriété, 1 villa urbaine, 20 logements sociaux sont livrés

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La cité du F.F.F., 1962 (2)

 

Contexte général

Soixante ans après la construction des grands ensembles, les modèles des nouveaux immeubles de logements ont changé. Il s’agit de logements intermédiaires, par le niveau de loyer proposé et par les dispositifs spatiaux mis en œuvre (accès individualisés, espaces extérieurs semi-privés, différents modèles de logements…). L’ exemple du quartier du Noyer-Renard, montre bien l’enjeu pour les grands ensembles en rénovation à maintenir et développer des commerces diversifiés et de qualité, afin d’inscrire ces quartiers dans une dynamique urbaine nouvelle.

 

Anecdote

L’un des apprentis de la boulangerie a participé au concours des meilleurs apprentis d’Essonne et a obtenu le second prix. Il se présente en 2016 au concours national des apprentis.

 

Vers un autre commerce de la carte

N° 2 : Hypermarché Carrefour, Athis-Mons

N° 12 : Boucherie de l’Avenir, Morangis

 

Carte et liste des commerces de l’exposition hors-les-murs

Présentation de l’exposition hors-les-murs et liens vers les autres commerces

 

Crédits iconographiques : (1) Maison de Banlieue et de l’Architecture, Manon Bélec, photographe ; (2) I3F

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